SUBVENTIONS AUX ASSOCIATIONS BIARROTES
À Bayonne, un commerçant avait popularisé une devise inventée pour son négoce et restée ancrée dans la mémoire des habitants : «Tout est bon chez Campistron».
Dans notre cité impériale, nous pourrions dire «Tout est permis avec Arosteguy».
En cette rentrée, nos associations biarrotes, pour nombre d'entre elles confrontées à la nécessité de solliciter une manne municipale, doivent déposer leur demande avant le 20 septembre prochain.
Mais, nous l'avons vu à l'occasion de conseils municipaux, ces aides octroyées par la ville à des associations portées à bout de bras par des bénévoles, ont été grignotées depuis l'arrivée de la nouvelle municipalité.
Oh, nous vous entendons déjà contester ! Nous ne parlons bien sûr que d'associations qui oeuvrent pour garder le tissu social biarrot, pas d'associations bling-bling, telle celle présidée par la Grande-duchesse du Luxembourg, ou encore celle qui nous a coûté 350.000 euros pour un court festival de cinéma (parmi les plus de 700 qui existent en France selon le Centre National du Cinéma), lequel, il est vrai, aura permis à notre maire de se déguiser en Chanel. Et ce privilège a un coût ! Oui, c'est nous qui le payons...
Mais revenons au peuple biarrot qui trime pour subsister.
La nouvelle municipalité, celle qui a donc succédé respectivement à Messieurs Borotra et Veunac, avait bien prévu de changer leurs «mauvaises habitudes». Et depuis, on a vu en quoi cela consistait ! À nos dépens !
Et nous continuons de voir ! Un dossier en béton est exigé avant qu'il ne soit passé au laminoir par les décideurs municipaux, c'est-à-dire la maire. Ce sera du genre «cette association, oui !», «celle-là, non !», parce que... «cuillère à café»...
Si certains critères doivent évidemment être remplis pour prétendre à une subvention - tel un nombre minimum d'adhérents -, d'autres paraissent invraisemblables.
Parmi les conditions requises pour que la candidature à l'aide municipale soit validée, se trouvent «le respect de la parité», «les actions d'inclusion» ou encore «la mixité sociale». Nous voici en plein wokisme. Car ce n'est pas de la faute de l'association si la fortunée Madame de... préfère le spa de l'Hôtel du Palais, à l'association de randonnée locale. Et serait-ce inversement un crime que telle société savante compte majoritairement des gens lettrés qui appartiendraient à des catégories sociales trop éloignées du prolétariat ?
Nous nous interrogeons par ailleurs de savoir sur quel indice ou preuve la mixité sociale sera respectée ? La présidence de l'association se verra-t-elle contrainte de solliciter la fiche de paie ou la feuille d'imposition de ses membres ?
Quant à la parité, faudra-t-il que les associations instaurent un numerus clausus ? Ainsi, cette disposition les conduirait à refuser l'adhésion de mâles ou de femelles, selon les quotas atteints.
Nous sommes en plein grotesque !
Mais le pire reste à venir. Car à la mairie de Biarritz ils ont des idées dont c'est à se demander où ils vont les chercher. La dernière, c'est d'exiger aux associations qu'elles indiquent le pourcentage de Biarrots (comprendre Biarrots-Biarrots) dans leur association. Car si votre chorale ou votre club de boules compte des membres, certes historiquement Biarrots mais que les circonstances - malheureusement souvent pécuniaires - ont contraints d'aller crécher alentour, alors vous êtes cuits.
Avec le stationnement payant pour les non-Biarrots à la plage de la Milady, nous avions parlé de la double peine : celle de n'avoir plus les moyens d'habiter dans sa ville de naissance et de coeur et celle, de fait, de devoir s'acquitter du prix du stationnement.
Désormais, nous pourrons parler de la triple peine en ajoutant qu'en n'étant plus résident biarrot, vous contribuerez à affaiblir le dossier de demande de subvention de l'association biarrote dont vous êtes membre.
Et poursuivant dans ce raisonnement délirant, la municipalité suggère que puisque des non-Biarrots fréquentent une association à Biarritz, il convient de se retourner vers les mairies de leurs lieux de résidence afin qu'elles participent financièrement à l'aide apportée à ladite association.
Vraiment, nous sommes tombés bien bas ! Nous pensons à chaque fois avoir touché le fond dans ce qu'il existe de plus inepte, mesquin, voire cynique. Mais non, d'autres surprises nous attendent sans doute.
Reste à savoir si lors de la prochaine consultation pour élire le prochain maire, sera requise la nécessité pour le candidat et ses adjoints d'habiter à Biarritz ? Du genre, par exemple : exit les prétendants au fauteuil de maire qui habitent Arcangues !