HANDICAP À BIARRITZ : LA TRISTE RÉALITÉ

Au-delà des médailles remportées par les sportifs y participant, les Jeux Paralympiques de Paris 2024 auront eu une vertu. C'est celle de décomplexer le handicap et d'en montrer à la fois ses servitudes et la force de caractère qu'il peut révéler.

Le handicap peut atteindre n'importe qui. Il peut ébranler dès la naissance et alors le corps grandit avec cette épreuve de tous les instants, ou bien une maladie atteint un corps et l'oblige à s'adapter, sans oublier les accidents de la route ou au travail dans le parcours d'une vie.

Personne n'est préparé, ni physiquement ni moralement, à vivre au quotidien un handicap. Seule l'acceptation de ce mal qui freine le corps peut permettre de surmonter un cap pour avancer.

Mais ce qui peut être préparé en amont c'est l'accueil qui est fait aux personnes porteuses d'un handicap.

Beaucoup de progrès ont été réalisés ces deux dernières décennies en la matière par les pouvoirs publics. L'obligation de mise en accessibilité des bâtiments publics tels que les écoles, les médiathèques, les postes et les mairies, les musées, les stades, a été une étape importante pour permettre au plus grand nombre de vivre plus aisément le handicap.

Le dispositif ERP (Établissement Recevant du Public), mis en place par l'État, permet aussi de mieux contrôler et améliorer l'accès à divers endroits tels que les commerces, restaurants et lieux de culte. En fait, tout lieu - public ou privé - investi par des personnes.

Mais qu'en est-il de l'espace public ? Cet espace appartenant à la collectivité et dont la responsabilité de l'aménagement et de l'entretien lui revient. Là, le bât blesse. Car notre ville, dont le relief complique suffisamment la situation, ne s'est pas assez adaptée au handicap qui peut atteindre les plus jeunes et les moins jeunes. Dans une ville - Biarritz - qui compte plus de 45% de seniors, ce délaissement est condamnable. Car le grand âge est souvent synonyme de difficultés de mobilité : alors qu'en est-il pour cette population dans l'espace public biarrot ?

Sauvegarder Biarritz reçoit régulièrement des alertes, de la part de Biarrots, d'une impossibilité de vivre leur handicap dans leur ville. Trottoirs percés, trottoirs envahis d'herbes sauvages et glissants, trottoirs rétrécis par l'extension démesurée de terrasses, trottoirs encombrés par le stationnement pourtant interdit de deux-roues, pavages déchaussés, escaliers sales et huileux, rampes inexistantes, manque d'ascenseur dans des lieux stratégiques de la ville, trop petit nombre de bancs publics disséminés dans les quartiers et le centre-ville, handiplage disponible seulement à la plage de la Milady, piétonnisation discriminante du centre-ville, suppression des arrêts minute au profit du stationnement des deux-roues, maillage inégalitaire du réseau des navettes gratuites, faible nombre d'espaces verts pour profiter du plein air, sans oublier l'impossibilité d'admirer la mer de leur véhicule depuis la fermeture du Tunnel de l'Atalaye, sont quelques-unes des doléances dont beaucoup de ces Biarrots disent subir les effets.

L'espace public, pourtant espace de partage pour tous, ne tiendrait-il pas ses promesses d'égalité ? Cette situation - encore une fois ! - n'est vraiment pas à la hauteur des Biarrots et des centaines de milliers de visiteurs que notre ville accueille.

Ceci est la triste réalité d'une majorité municipale qui certes aligne les mots tels que «inclusion», «handicap», «autonomie», «intégration», «discrimination», «déficience», «PMR» ou «solidarité», mais sans pour autant les mettre en application sur le terrain, au profit des habitants.