C'EST LA RENTRÉE : LE MENSONGE POUR S'EN SORTIR
Certains la redoutaient, d'autres l'attendaient avec impatience, quoi qu'il en soit elle est bien là.
La rentrée scolaire pour les plus jeunes d'entre nous, la rentrée professionnelle pour d'autres, notamment celle de nos politiques. Et parfois, la première et la dernière peuvent se superposer lorsque justement l'occasion est donnée à notre édile de faire un point sur la situation de nos écoles biarrotes.
Ce fut le cas dernièrement lors d'une interview de la maire Arosteguy sur les ondes de France Bleu Pays Basque.
Avec l'audace à laquelle elle nous a habitués lorsqu'il s'agit d'asséner des contre-vérités, du moment que cela serve sa cause, Madame Arosteguy a déclaré que les écoles auraient été délaissées par les maires précédents (!?).
Celle qui dans la presse locale annonce bien tardivement, soit quatre ans après son arrivée aux affaires, que des travaux de l'ordre de 353.000 euros seraient réalisés pour revégétaliser, désimperméabiliser et réaménager les 3.000m2 de la cour de l'école du Reptou, fait preuve soit d'amnésie, soit d'une flagrante mauvaise foi, à moins qu'il s'agisse d'un Alzheimer précoce ?
Le journaliste lui rappelle en effet que lors de la campagne des municipales, en 2020, elle avait insisté sur la nécessité de restaurer les écoles et lui pose, un brin coquin, frontalement la question : «C'est fait, c'est en cours ?».
La maire biarrote, sans se démonter, lui répond : «Je crois qu'elles avaient été les grandes oubliées des mandats précédents. Aujourd'hui, elles sont rénovées. Nous les avons maintenus dans les quartiers. Nous allons avoir un grand plan de cours végétalisées que nous avons déjà commencé. Donc c'est un des grands projets du mandat qui est merveilleusement porté par le groupe.» (sic)
Et le journaliste de poursuivre, insistant : «Les écoles ont été remises au goût du jour ?»
Madame Arosteguy d'ajouter : «Alors, elles le sont progressivement, en fonction de nos capacités financières bien évidemment. En tout cas, ça a été commencé et je pense que c'est reconnu et salué en tout cas par les parents.» (re-sic !)
Nous connaissons tous le principe de l'autosuggestion, ou encore la méthode coué. Mais la réalité et l'honnêteté nous doivent de rendre à César ce qui appartient à César. Ainsi, c'est sous la mandature du précédent maire qu'en 2017 l'école des thermes a fait l'objet d'une réhabilitation majeure, avec une enveloppe investie de plus de 7 millions d'euros. Si vous avez eu l'opportunité d'y pénétrer, le résultat est superbe, ce qui nous donne l'occasion de saluer le talent des architectes Leibar & Seigneurin : un équipement de 2900 m² dédié à l’enseignement maternel et élémentaire, complété d'une crèche de 300 m² et d'un guichet unique petite enfance de 50m².
Est-il nécessaire de rafraîchir la mémoire de tous et de préciser que c'est encore l'équipe municipale de Michel Veunac qui a initié, ficelé et budgétisé l'immense chantier de rénovation de fond du groupe scolaire Victor-Duruy, même si - Covid oblige - il ne fut lancé qu'aux vacances scolaires de juillet 2021, soit après l'élection de Madame Arosteguy ?
À propos de ces travaux - finalement achevés en 2022, car l'ampleur du chantier a imposé qu'il soit divisé en phases afin de ne pas gêner la fréquentation scolaire -, la maire s'était déjà appropriée cette réalisation en déclarant fièrement, dans le Sud-Ouest du 30 août 2021 : «Pour ce projet, une enveloppe de 3,3 millions d’euros a été allouée. C’était l’une de mes promesses de campagne». C'est-à-dire qu'elle remplit ses promesses avec le travail réalisé par son prédécesseur.
En cette rentrée scolaire de 2024, Madame Arosteguy, manifestement en pré-campagne pour les prochaines Municipales en 2026, envisage de grands travaux à l'école du Braou, évalués à près de 5 millions d'euros... mais qui devraient démarrer... en 2026 ! Tiens ! Et pourquoi pas avant ? Demain, on rase gratis !
Qu'il soit donc clair que pour l'heure, les grands chantiers des écoles biarrotes ont été réalisés par la précédente mandature de Michel Veunac.
Celle qui accuse ses prédécesseurs au fauteuil de maire d'avoir abandonné les écoles biarrotes, ne peut néanmoins revendiquer aucune réalisation majeure pour aucune d'elles, même si elle persiste à vouloir tromper les Biarrots. Comme il se doit, elle aura certes procédé ici ou là à quelques rafraîchissements ou améliorations (sanitaires, peintures, huisseries, ...), ce qui constitue un bilan somme toute médiocre pour celle qui avait fait de la restauration des écoles une promesse de campagne.
Mais ne dit-on pas que les promesses n'engagent que ceux qui y croient ?