BILAN CULTUREL DE LA VILLE DE BIARRITZ : UN AVEU D'ÉCHEC !
Faut-il que le funeste constat de l'enterrement des actions municipales dans le domaine culturel soit de nature à ce que l'actuelle adjointe à la culture de la ville de Biarritz - Anne Pinatel - se sente humiliée, pour que cette dernière réclame un article de presse auprès du quotidien local ! Et cela afin de tenter de restaurer son image auprès de tous ceux qui l'observent.
La pauvreté, pour ne pas dire le vide sidéral, de l'action culturelle conduite par la municipalité biarrote est en effet le cri de tous les amateurs de cette composante dont il est démontré qu'elle est indispensable à l'équilibre de chacun. Il fut aussi celui de nos visiteurs estivaux, cherchant en vain l'exposition d'envergure à laquelle ils avaient été habitués par le passé.
Avant de poursuivre, il est nécessaire que nous fassions rapidement une distinction entre les événements culturels qui sont portés par des organisations privées et ceux qui dépendent des affaires culturelles de la ville.
Concernant les premiers, nous pouvons nous enorgueillir de tout ce qui gravite autour de la danse en terme de spectacles et d'événements avec les Ballets Malandain, mais aussi des festivals offrant durant l'été des récitals de piano de qualité ; le très subventionné festival «Nouvelles Vagues» laisse encore un peu sur sa faim, mais il n'a pas encore atteint l'âge de maturité, aussi accordons-lui le temps de s'améliorer en espérant qu'il puisse enfin voler de ses propres ailes.
D'autres initiatives ponctuent les saisons mais sont toujours issues d'organisations indépendantes de la municipalité, telles le Festival d'Amérique Latine, le FIPADOC, le Festilasai, la Rat's Cup...
Qu'en est-il en réalité de la politique culturelle de la nouvelle municipalité biarrote ?
Quel est son bilan culturel ?
Nous avons la tristesse de vous dire que c'est néant.
De l'aveu même de la «discrète» - et pour cause - adjointe à la Culture, qui motive ce vide par le fait que la ville de Biarritz n'aurait pas le sou pour offrir à ses administrés mieux qu'une exposition d'un artiste local, dont nous avons tous pu voir les œuvres accrochées ici ou là (cafés-restaurants, galeries, agences immobilières, etc...), ou mieux, directement dans leur atelier.
Comment faisaient donc les précédents maires ? Comment font encore les maires des villes et villages alentour ?
Sommes-nous seuls, à Biarritz, voués au sevrage culturel ?
Comment une ville comme la nôtre, qui héberge le seul palace de la côte atlantique, avec le rayonnement que nous lui connaissions jusqu'alors, riche d'un héritage et d'une réputation grâce à la recherche de l'excellence des édiles passés et qui nous oblige, peut-elle oser boycotter les arts plastiques ?
L'autre raison de ce désert culturel entretenu par l'actuelle majorité municipale, et que fournit l'actuelle adjointe à la Culture, serait l'absence d'un lieu adapté aux expositions, la Crypte de l'église Sainte-Eugénie étant actuellement fermée pour une durée indéterminée.
Si bien que nous ne comprenons plus : les traditionnels cycles d'expositions proposés par les mandatures précédentes ont été supprimés à cause d'un problème budgétaire ou à cause d'une absence d'écrin ? L'adjointe se prend quelque peu les pieds dans le tapis en se comportant en ventriloque de la directrice de communication dont le rôle est de nous enfumer.
D'autant plus que le défaut d'un site dédié aux expositions ne saurait être revendiqué pour justifier l'incurie culturelle biarrote : en effet, c'est l'équipe municipale dont elle fait partie - maire et adjoints de la majorité confondus - qui a vendu, en la bradant, la Villa Fal. Est-il utile de rappeler aux Biarrots que ce site, ceint d'un immense parc et disposant de 1.500 m2 exploitables, fut bazardé pour moins de 2 millions d'euros ? Ce sera le grand scandale du passage de Madame Arosteguy qui, en amputant le patrimoine de notre ville, prive les Biarrots d'aujourd'hui et ceux des générations futures, d'un cadre muséal. Il faut donc un certain cynisme pour avoir voté sans sourciller l'aliénation de ce bien et venir aujourd'hui se lamenter de ne pas disposer d'un cadre en capacité d'accueillir des expositions d'art.
Alors et surtout que des espaces, il en existe d'autres, même s'il ne sont pas ceux auxquels nous rêvons : Salle des Commissions du Casino municipal, Salles de l'Espace Bellevue, Halle d'Iraty - qui mérite mieux que d'offrir ses aires de stationnement pour produire de l'énergie solaire...
Mais c'est à propos de ces lieux que la duperie explose : l'adjointe à la Culture pleurniche encore, invoquant cette fois le fait qu'ils sont gérés par «Biarritz Tourisme» et que donc la mairie n'a pas la main dessus. Mais de qui se moque-t-on ? Vous avez raison, nous pensons aussi que c'est de nous !
«Biarritz Tourisme» (Tiens, à propos, c'est plus «Destination Biarritz», quand on est élu, il convient de mettre son logiciel à jour !) est géré par un EPIC, présidé par l'adjoint au Tourisme Richard Tardits. Pourquoi ne pas réviser les prérogatives cédées à cette structure afin de permettre à la ville de disposer d'espaces à moindre coût ? Cet élu n'est-il pas empreint de la pertinence de proposer aux Biarrots, mais aussi à tous ceux qui viennent nous visiter, une programmation de choix ?
Sinon est-il à sa place dans la mission qui lui a été confiée ? Que n'a-t-il retenu de ses longues années passées aux Etats-Unis, leader en la matière ? Que n'a-t-il retenu de l'appel aux mécènes d'art ou du sponsoring privé ?
La vérité est que les rênes de la gestion de la ville ont été cédées à une équipe municipale issue d'une liste composée, pour les élections municipales, de bric et de broc, avec aux commandes des personnes qui ne sont pas qualifiées pour le poste qu'elles occupent.
Plus particulièrement dans le domaine que nous traitons ici, il est flagrant que les membres de cette majorité ne s'intéressent pas à l'Art. D'ailleurs, avant leur arrivée en mairie les croisait-on lors de vernissages, dans les musées du Pays Basque - au nord comme au sud - ? La réponse est non ! De fait, ils n'ont pas de réseaux de galeries ni d'artistes et n'ont pas la compétence pour conduire une politique culturelle digne de notre ville. Ils n'ont pas non plus les connections avec les collectionneurs privés qui pourraient prêter certains de leurs petits trésors pour que soit montée une exposition, sur un thème choisi.
Pire, lorsque certains de ces collectionneurs proposent gracieusement la mise à disposition de leur collection afin de la partager avec le public, ces élus-là les rabrouent malproprement.
Cela aurait pourtant permis à la ville de remplir un agenda culturel à moindre coût, comme le serait également la présentation d'œuvres issues des collections de musées de notre département ou de notre région.
Mais tout ce qui précède exige du travail. Il ne suffit pas de revendiquer une prétendue appétence pour l'art pour légitimer la fonction dont vous avez été investi.
Car pouvoir, c'est d'abord vouloir ! «Vouloir», voilà le maître-mot certes connoté et qui réfère à «l'ambition», cette notion étrangère chez des personnes qui, à l'évidence, se contentent de leur Pouvoir.