LES CAGEOTS LAIDS
Avez-vous déjà fait un tour au salon des maires ? C'est un peu comme à la Foire de Paris où gadgets et inventions souvent bien inutiles se côtoient dans un joyeux bazar.
Et comme à la Foire de Paris, il n'est pas obligatoire de repartir avec tout ce que des marchands de vent nous proposent. Question de jugeote.
Est-ce en ce lieu que l'indispensable achat de ces «choses» a été envisagé ? Les élus - oui «les» car ils partent à plusieurs à Paris, à nos frais - avaient-ils les yeux bandés au moment de passer la commande de ces «totems» ?
Enfin... ce que les communicants qualifient de totems et que le bon-sens et une parfaite vision nous forcent à nommer cageots.
Faut-il manquer de raffinement ou tout simplement de bon goût pour investir l'argent des contribuables biarrots dans de telles installations. Après quatre ans de cette mandature, nous avons appris que tout est possible, tout est permis.
Ces cageots ont donc fait leur première apparition en 2021 lorsque la municipalité a souhaité exposer des contretypes montrant la vie quotidienne de la famille Kennedy. Cette initiative qui, sur le papier, avait tout pour plaire, s'est montrée bien décevante tant dans sa qualité photographique que sur le légendage approximatif qui accompagnait les clichés, mais ... ceci est encore une autre histoire.
L'investissement de la ville réalisé, il fallait en justifier la dépense et sortir, de temps en temps, ces blocs de bois du local technique de la rue de Folin. Ainsi, à certains festivals, les cageots sortent de leur tanière et prennent l'air.
Ce que l'expérience nous a enseigné depuis 2021, c'est que ces cageots sont la cible des casseurs et des tagueurs. Peut-être est-ce parce qu'ils sont si laids qu'ils n'inspirent pas le respect que l'on doit à tout mobilier urbain. «Biarritz, je l'aime je la respecte» : ce slogan, issu d'une agence de com' - encore la communication ! - invite locaux et touristes à respecter notre ville. Mais ces cageots placés dans des lieux censés être paradisiaques respectent-ils Biarritz ?
Tous les étés, les cageots refont leur apparition et maintenant les Biarrots savent qu'immanquablement ils subiront un funeste sort. Ils restent cassés des jours et des jours durant, sans que cela n'émeuve aucun élu à l'Hôtel de Ville. Sont-ils tous, comme leur patronne, en vacances au mois d'août ? Drôle de chose pour un premier édile d'abandonner une ville balnéaire au moment où sa population est quintuplée ! Cela fait partie des nouveautés de la mandature Arosteguy : les grandes vacances pour la maire en été. Du jamais vu auparavant à Biarritz !
Ce qui est invraisemblable, ce sont les emplacements choisis pour poser ces tas de bois de caisse. Pour mieux atteindre leur cible et en bons petits commerciaux de province, ils les ont disposés dans des points où le public passe obligatoirement. Place Clemenceau, Promenoir de la Grande-Plage, Place du Casino Municipal, Plateau du Phare, sont quelques-uns des lieux investis par ces blocs publicitaires.
Oui, car après les immondes sucettes JCDecaux qui sont imposées à notre vue, il faut aussi compter avec la surface publicitaire des cageots ! Peu importe que cela nuise au paysage naturel, historique et architectural, par ici la monnaie.
Non seulement d'être naturellement laids, les cageots sont inévitablement détériorés et servent à des fins mercantiles. Pauvre Biarritz.
«Biarritz je l'aime je la respecte» : mesdames et messieurs les élus, à vous de donner l'exemple.