CINÉMA LE ROYAL : TOUT ÇA POUR ÇA

Les discriminations contre les Biarrots et, plus largement les visiteurs de passage, s'accumulent dans notre ville. Ces différenciations s'expriment de manière variée mais sont bien réelles et mal vécues par ceux qui en sont les victimes.

La discrimination au portefeuille : selon que vous aurez les moyens ou pas, vous pourrez ou non stationner en ville ou à la plage.

Vous souhaitez faire du shopping en ville, vous balader en famille, rendre visite à des amis ou passer quelques heures à la plage ? Le budget consacré au stationnement, tant de surface que dans les parkings Indigo, vous empêche de recommencer souvent ces sorties. Ou sinon, pour compenser la dépense du stationnement, vous restreignez votre temps de présence et diminuez automatiquement votre consommation en centre-ville.

La discrimination à l'âgisme ou, plus clairement «anti-vieux» : quand la maire retire à une association (les 3A) son local historique du centre-ville, sans proposer son équivalence ! Cette association, présidée efficacement pendant de longues années par la dynamique biarrote Colette Decelle, portait pourtant la noble mission de distraire et d'animer des centaines de personnes âgées de notre ville qui, sans cela, connaissent isolement et ennui au quotidien. Pas de sentiment, pas de compassion, pas de cœur : quelle horreur.

La discrimination contre les personnes à mobilité réduite : que ce soit des dalles, des pavés, de l'asphalte ou de la terre battue, tous ces revêtements de trottoirs, partout dans Biarritz, ne sont plus adaptés tant aux personnes à mobilité réduite qu'à celles en pleine forme. Sait-on, en mairie, que la peur de la chute est telle chez bien des personnes, qu'elles se privent de sortir de leur domicile pour se préserver ? Dans une ville où les seniors représentent plus de 45% de la population, il est une priorité et une responsabilité municipale de leur assurer la sécurité dans le déplacement piétonnier.

L'interdiction qui est faite, depuis 2022, aux véhicules de circuler dans le centre-ville ou encore d'y déposer une personne, va aussi à l'encontre des intérêts de ceux qui vivent ici. Il nous parvient tant de témoignages de personnes qui ont des difficultés ou dont les parents ont des difficultés à se mouvoir dans les conditions actuelles instaurées par cette municipalité.

La discrimination anti-basque : celle-ci est certainement la moins avouable par ceux qui la pratiquent. Cette active antipathie se matérialise de manière insidieuse mais par des comportements qui ne trompent personne.

Cette méfiance et défiance à l'égard de ceux qui ont à cœur de défendre une terre, une langue et des us et coutumes, est consternante. Quelle est la démarche intellectuelle de cette ségrégation ? Quelle en est l'intention ? Nous aurons l'occasion d'en reparler.

La discrimination à l'accès à la Culture pour tous : plus du tout d'expositions d'envergure, plus d'expositions tout court dans notre ville qui compte pourtant tant de cimaises libres et de nombreux espaces en plein air. Les programmations de festivals organisés par des privés sont loin d'être à la portée de toutes les bourses et accueillent, bien souvent, un public déjà averti. La mission de service public d'une municipalité est pourtant de permettre au plus grand nombre un accès facile à la Culture et d'aller au-devant de la population en occupant des espaces publics. Mais où vont nos impôts ?

La dernière discrimination en date est celle constatée au cinéma Le Royal par nombre de visiteurs : l'impossibilité, pour des personnes de moins d'1m60, de voir l'écran dans son intégralité.

Est-il utile de rappeler les conditions de l'appel d'offres lancé par la maire et sa majorité qui sont invraisemblablement défavorables à la commune ? Il s'agit d'un bail emphytéotique de 40 ans (!) avec loyer de 1.200€ /an pendant huit ans puis loyer de 70.000€ /an (majoré si plus de 100.000 spectateurs).

Quarante ans : autant dire que la ville se défait, encore une fois après la Villa Fal, l'Auberge de Jeunesse, les locaux de la Police municipale et la Villa Rose, d'un bien communal, et à vil prix. Là aussi, est-il nécessaire de rappeler qu'un maire n'est que le locataire provisoire de son siège et qu'à ce titre il ne peut disposer, à sa guise, d'un patrimoine municipal dont il est censé être le passeur aux prochaines générations ?


Dans l'affaire du Royal, après de très longs mois d'inaction à la suite d'un mauvais choix de la majorité municipale, le candidat non-respectueux de ses engagements conclut un «arrangement» avec de nouveaux repreneurs et cède ses parts. Les travaux réalisés et constatés lors de l'ouverture tant attendue ne sont pas à la hauteur - c'est le cas de le dire ! - des espoirs formulés. Les témoignages affluent de personnes qui, sans être éligibles à entrer dans l'équipe de France de basket, sont loin d'être cataloguées petites et sont pourtant gênées par les sièges trop bas. Cette faute de hauteur, pour des fauteuils qui devraient pourtant être conçus spécifiquement pour des salles de cinéma, interroge. Où se trouve le responsable ?

Pour pallier cette invraisemblable «erreur», les exploitants du Royal se sont pourvus de rehausseurs de sièges, donnant ainsi l'impression aux cinéphiles de retomber en enfance. Mais cette «solution» ne peut être que provisoire...

Nous voyons déjà où nous mène cette lubie de la majorité municipale de se dépouiller, pour une durée de quarante ans, de la gestion d'un site aussi important que celui-ci : difficulté d'interventionnisme de la municipalité lors de travaux ou difficulté de s'immiscer dans la programmation, les sujets ne manqueront pas. La rentabilité est souhaitable dans toute affaire commerciale, mais un cinéma en centre-ville, dans une commune telle que Biarritz, échappe à la seule logique de profit. C'est un atout pour la population locale et un attrait supplémentaire pour les touristes de passage. Encore faut-il en avoir conscience.

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