BLA BLA BLAGUE OU QUAND LA COM' PREND LE DESSUS
Dans bien des secteurs aujourd'hui, la tentation de s'adjoindre une agence de communication est grande.
Si, au départ, la notion de communication était de «faire savoir» et de «faire connaître» un produit, quel qu'il soit, aujourd'hui le terme de communication englobe plusieurs formes et des supports variés.
De nos jours, tout ou presque passe par le biais du marketing, si bien que les techniques de vente - car au final il y a toujours quelque chose à vendre ! - apprises dans les écoles de communication, de marketing et de publicité, se neutralisent. Les mêmes recettes sont utilisées pour vendre une marque, un film ou... une ville.
Une ville : c'est ce cas de figure qui nous intéresse ce jour. Cette uniformisation - on ne peut pas éternellement se réinventer - est un danger. Ce danger qui est devenu réel de montrer Biarritz non pas comme elle est mais comme un communiquant souhaite la vendre en usant, soit de clichés, soit de lisseur d'image.
Nous savons tous que tant la campagne de la candidate Arosteguy que la pratique de son mandat une fois élue, ont été et sont largement mues par de la tactique communicationnelle.
Ce qui est regrettable, c'est que cette mise en lumière avantageuse sur la candidate élue a engendré une attente chez les Biarrots qui, sur le terrain, n'est pas satisfaite.
C'est un peu comme si on vous donnait un beau paquet cadeau refermé par un grand ruban de satin et quand vous l'ouvrez, dans le papier de soie se trouve un clou rouillé.
Le bel emballage, pourquoi pas ? Mais l'essentiel n'est-il pas ce qu'il renferme ?
En août 2023, une nouvelle directrice de la communication - Marie-Laure Hubert-Nasser - est embauchée à la ville de Biarritz par le biais de la maire Arosteguy.
Puis, elle est nommée en mai 2024, directeur de cabinet - dircab, comme ils disent dans leur milieu - à la suite de la démission «pour raisons familiales» (!) de Nicolas Hénault.
Dans un jeu pas facile à comprendre pour nos esprits simples, la maire Arosteguy ne préconise «pas de remplaçant» alors qu'un «remplacement» s'opère en la personne de Madame Hubert-Nasser. Oui, c'est subtil.
Reprenons. L'ancienne dircom devenue dircab devient ainsi le bras droit de la maire. Dans son compte Linkedin, elle se présente comme la «dircab de Maider Arosteguy». Lapsus révélateur ? Ne devrait-on pas plutôt lire «dircab à la Mairie de Biarritz» ? Arrêtons-nous un instant sur ceci. Est-ce normal qu'un directeur de cabinet soit occupé à un rôle politique au service de «son maire» et/ou de son parti, alors même qu'il est rémunéré par tous les administrés biarrots ? Ne devrait-il pas se contenter d'être un manager d'équipe et un go-between entre un maire et les services ? À savoir : pour devenir directeur de cabinet, il est nécessaire de détenir un master (bac+5) en droit/sciences politiques. À bon entendeur...
Madame Hubert-Nasser, naguère au service du maire de Bordeaux Alain Juppé (UMP-LR, tiens, tiens...), met ainsi à exécution, à Biarritz, en appui à la maire, son «Petit guide à l'usage des femmes qui s'engagent en politique». Les hommes vous irez vous faire voir ! La «sororité» vous expédie dans vos pénates. Pourquoi faut-il toujours renvoyer dos à dos hommes et femmes pour défendre les droits de ces dernières ? Incompréhensible, mais ce raccourci simpliste semble s'épanouir dans les esprits de la bien-pensance.
Ce qui est certain c'est que ces «spin-doctors» ou «doreurs d'image» existent pour améliorer le «moyen», pour embellir le «pas joli», pour perfectionner le discours, en somme pour truquer le réel. Et si le réel n'était pas que ce que l'on veut montrer et communiquer, mais ce que les Biarrots voient et vivent au quotidien ? C'est le concept du «washing» en communication. Le nettoyage, si vous préférez. La com' «nettoie» tout ce qui ne va pas. Hélas, ces améliorations, embellissements et perfectionnements restent d'ordre virtuel.
Biarrots, pour nous, rien ne change.