GRATUIT, URRIRIK, FREE, GRATIS, GRATUITO, MURYŌ, FREI, SHABDAKOSH... à Biarritz !
Ce qui est fascinant, chez ces gens qui sont aux manettes de notre ville, c'est qu'ils trouvent toujours de quoi alimenter «Sauvegarder Biarritz».
On croit avoir tout vu et tout lu, et puis... des promeneurs biarrots nous font parvenir cette nouvelle : pour tous ceux qui auraient la maîtrise de la langue d'Aitor, point besoin de délier bourse pour stationner aux parkings de la Milady et de Marbella, que la municipalité a rendus payants voilà peu !
Après la décision très contestée par les usagers-automobilistes ne résidant pas à Biarritz mais aux alentours de notre station balnéaire et donc contraints de passer par la case horodateur avant de poser leur serviette de plage sur le sable, quelle bonne surprise !
La naïveté des Basques ayant tout de même des limites, il semble davantage plausible qu'une traduction hâtive d'une personne pratiquant l'euskara depuis à peine un mois soit en cause.
Il est vrai que l'adjointe Anne Pinatel, déléguée à la culture, aux ressources humaines, aux anciens combattants et... à l'euskara, ne maîtrise pas la langue basque. Cela peut faire rire et l'on se demande pourquoi donc ce portefeuille lui a été confié. Après un tour d'horizon des élus siégeant dans la majorité, nous avons réponse à notre interrogation. Aucun d'eux ne peut prétendre posséder la connaissance de l'euskara. Alors, dans ce cas, cette élue ou un/une autre, quelle importance ?
Les parkings de Milady et Marbella étant gratuits depuis le début des temps, la ville a judicieusement placé une nouvelle signalétique à leurs entrées avertissant les usagers de la nouveauté du stationnement payant pour ces 750 places. Jusque-là, tout va bien. Mais, mais, que lit-on ? «Aparkalekua urririk», signifiant littéralement «parking gratuit» !
Le conseiller municipal d'opposition Brice Morin s'interroge sur cette erreur imputable au traducteur travaillant dans le service de la langue basque à la mairie de Biarritz. Ah mais non, l'élu bascophone nous rappelle immédiatement que ce service a été supprimé depuis deux ans ! Nous voilà dans de beaux draps. Pas de service de la langue basque, pas d'élu dans la majorité parlant l'euskara. Jakes Abeberry, reviens !
La mention «urririk» (gratuit) a depuis lors été recouverte par «ordainduz» (payant), après un appel téléphonique du support de presse «mediabask» à la mairie biarrote qui s'est empressée de faire valoir que le service de la langue basque n'est pas en charge des panneaux de ville. Consciente du ridicule, elle a rapidement donné la consigne de faire disparaître la bévue.
À Biarritz, depuis 2020 la majorité municipale semble cantonner la langue basque à un accessoire folklorique, comme une musique de fond faisant typique pour les visiteurs de passage. En quelque sorte un arrière-plan sympathique, avec décor de piments et gâteau basque posés sur un torchon à sept rayures. Cela correspond à la cartepostalisation voulue par des élus qui connaissent peu l'histoire et les coutumes locales, préférant reprendre des poncifs pour touristes.
Ce risible et révélateur épisode repris en boucle sur les réseaux sociaux, est un témoignage de plus du peu d'attention portée par la maire et ceux qui l'entourent à ce qui constitue le socle d'un peuple et de sa culture : une langue.
On ne peut reprocher à des personnes élues en conseil municipal de ne pas parler l'euskara. Chacun son parcours de vie.
Mais quand on vit dans une ville située au Pays Basque, il est tout de même saugrenu que sur 27 élus de la majorité, aucun ne soit en capacité de s'exprimer aisément en basque.
Méconnaître c'est se désintéresser, se désintéresser c'est ne pas respecter, ne pas respecter c'est nier.