POTELET TRÈS LAID, BALISETTE TRÈS LAIDE...
Ils ont fleuri partout.
Ils sont là où vous vous y attendez le moins.
Dans cette rue si tranquille... tiens, en voilà six.
Sur ce grand axe, ils sont une dizaine.
Devant l'école hôtelière, c'est une épidémie !
ls ont sévi partout.
Plus rien n'arrête leur prolifération, à croire qu'ils sont distribués gratuitement à la ville de Biarritz par leur fabricant.
Vous les aurez peut-être reconnus, nous parlons ici des balisettes en plastique vert ou blanc..
Car l'automobiliste biarrot ou le visiteur occasionnel doit être considéré par nos édiles comme un esprit très bêta pour être guidé par ces immondes potelets, censés canaliser le chemin à prendre. Même sans eux, chacun aura très bien compris où passer, d'autant que cela fait plus de cent ans qu'un véhicule emprunte cette voie, et sans accident.
Si l'installation de beaux et robustes potelets métalliques sur nos places et le long de nos trottoirs permet d'offrir plus de sécurité et de sérénité aux piétons et de limiter le stationnement abusif à des endroits gênants, le pullulement de ces «choses» en plastique dérange l'esthète qui est en nous en suscitant quelque honte, il faut l'avouer, vis-à-vis de nos visiteurs qui ne peuvent imaginer, en entrant dans Biarritz, qu'ils se trouvent dans une ville labellisée «Ville Impériale».
Car est-ce digne de notre cité balnéaire, à l'architecture si particulière, de s'enlaidir de la sorte au travers du mobilier urbain ? Certains aménagements relèvent de l'arbitraire, mais ces potelets ne peuvent plaire à aucun humain doué de vision !
Aussitôt installés, le plastique blanc est redécoré par les pneus des véhicules dont les traces de frottages se multiplient, quand ces molles balisettes ne sont pas tout bonnement abattues par une voiture un peu large ou un véhicule de travaux. Le passant croit alors assister à une bataille de mikados géants.
Nous avons bien compris que les Biarrots que nous sommes, élargis aux habitants des communes basques alentours, n'intéressent pas la municipalité. Mais a-t-elle songé au premier et au dernier regard des touristes qui empruntent ces axes pour aller de ou vers l'autoroute, la gare et l'aéroport ? Le centre-ville n'échappe pas à la potelet-mania, et il faut alors se demander pourquoi diable un terre-plein ou une autre installation pérenne et qualitative n'est pas privilégiée ?
Pourquoi le moche est-il si plébiscité par nos élus biarrots ?
Pourquoi sommes-nous contraints à cette pollution visuelle ?
Faudra-t-il donc que l'association «Paysages de France» nous décerne son fameux «Prix de la France moche» pour que la majorité se ressaisisse ?
Dans cette laideur assumée de l'aménagement urbain où le provisoire devient permanent, la gouvernance actuelle semble oublier que les citoyens biarrots sont aussi des contribuables et qu'au prix du mètre carré dans notre ville, les habitants méritent mieux.
Tout cela s'inscrit dans une disharmonie générale où la voirie est délaissée, les espaces verts négligés, le mobilier urbain abandonné, les petits travaux bâclés, les panneaux Decaux parsemés dans un périmètre historique au mépris des anciennes bâtisses. Quel spectacle pour nos yeux !
Il est impératif de retrouver, dans ce Biarritz dont la beauté du paysage marin et architectural nous oblige, le sens de l'élégance et de l'harmonie.
Signé Perrette et le pote laid...