«L'ÂGE D'OR» PLAQUÉ PAR LA MUNICIPALITÉ
Les Biarrots n'ont pas oublié l'association des 3A créée en 1982 et ignoblement abandonnée par la majorité de Madame Arosteguy en 2022, l'obligeant à disparaître après 40 ans d'exercice.
Les 3A (Accueil, Activités, Animation) avait pour vocation de distraire et d'aider dans le quotidien nos Anciens, au travers de loisirs et d'activités diverses, mais aussi en les assistant pour résoudre des problèmes de la vie courante.
Et si l'occasion vous était donnée de passer rue Joseph Petit à proximité du square d’Ixelles, à l'heure d'ouverture du local de l'association - connu sous l'appellation qui lui fut jadis attribuée de «L'Âge d'Or» - vous croisiez immanquablement des personnes qui, réglées comme une montre suisse, attendaient de pouvoir entrer.
Si bien que l'absence de contact avec l'autre et de sociabilité durant la période de confinement dû au covid aura été très difficile à vivre par nos aînés, et au sortir de cette pandémie, tous ont eu hâte de renouer avec leurs habitudes et de revoir du monde, pour se sentir vivants.
C'est pourtant ce timing que la maire Arosteguy choisit pour déloger l'association des 3A, qui compte 500 membres, du site qu'elle occupait depuis sa création. Une fâcheuse décision vécue comme un vrai drame par nos retraités isolés.
Car cette institution biarrote, que trois maires successifs ont su préserver, était bien plus qu'un lieu de loisirs où l'on pouvait, en plus de passer des moments de pure détente, se livrer à toutes sortes de disciplines ou d'exercices - mettant à l'épreuve le corps ou l'esprit. C'était aussi une famille où se retrouvaient chaque après-midi de nombreux retraités. Certains jouaient aux cartes ou à des jeux de société, quand d'autres se contentaient de venir y partager le goûter et d'échanger avec leurs semblables.
Pour eux, les 3A c'était l'assurance de ne jamais se sentir isolés et de pouvoir, avec les membres du club, célébrer les fêtes, tels l'Épiphanie, Noël ou l'année nouvelle.
La destruction d'un tel foyer sénior par l'actuelle équipe municipale a suscité un grand émoi et une totale incompréhension. Le choc fut d'abord pour Colette Decelle qui a présidé ce club avec passion pendant 20 ans. La maire fraîchement élue avait commencé par réduire de moitié ses subventions, puisque les 116.000 euros alloués en 2019 par son prédécesseur Michel Veunac, allaient fondre à 50.000 euros l'année suivante.
Puis ce sera l'éviction, sans état d'âme, du foyer de l'association : la présidente des 3A expliquera à la presse locale avoir été intimée, début août 2022, par le premier adjoint de la maire, Adrien Boudousse, de déguerpir du local au plus tard le 15 octobre ! Pour autant, aucun lieu de substitution ne lui est spontanément proposé. Et les mails adressés à la mairie resteront sans écho. De sorte que de nouvelles adhésions allaient être envoyées aux adhérents sans savoir où serait délocalisée l'association.
Personne ne peut comprendre une initiative aussi brutale qui dénonce un manque d'empathie de la maire Arosteguy à l'égard de personnes âgées, souvent dans le veuvage.
Pour l'élu d'opposition Patrick Destizon, il s'agit d'une «chasse aux sorcières».
Pour la maire, cette décision est mue par le fait que des associations séniors offriraient les mêmes activités que les 3A, à moindre coût.
Or, en réalité, si des associations organisent en effet des randonnées séniors ou des cours de gymnastique, quand d'autres proposent des tournois de bridge, c'est en vain que nous avons cherché à Biarritz une association qui offre au quotidien un accueil en centre-ville, à proximité des arrêts de bus et navettes, pour venir goûter par exemple, mais aussi bavarder, se distraire, le tout sans rendez-vous.
Tant il est vrai, de surcroît, que les raisons venant justifier l'expulsion des 3A ont peine à convaincre : il sera avancée par la maire la nécessité, dans cette «lutte sanitaire» due au Covid, d'un centre médical avancé, à la place... Mais Biarritz dispose de tant d'autres lieux, tellement mieux adaptés !
L'avenir confirmera d'ailleurs le caractère spécieux de cette explication puisque c'est finalement la Police municipale qui occupera ces locaux, tandis que les siens de la rue Jaulerry seront plus tard cédés à vil prix à un cabinet médical. En fait, a posteriori, nous comprenons que ces 460 mètres carrés de la rue Jaulerry, qui auraient pu être échangés avec le local des 3A, étaient réservés à des privés.
Quant aux 3A, la municipalité montrée du doigt par les élus d'opposition finit par se dire «prête à aider la présidente de l'association à trouver un autre emplacement, au quartier Kléber au au gymnase de La Rochefoucauld». Options qui seront immédiatement écartées, car jugées inacceptables, par l'opposition qui considère à juste titre que l'éloignement du centre-ville tuera l'association. La maire, gênée aux entournures, s'engage alors à imaginer un repli au casino municipal. De notre côté nous pensions justement au Salon Diane qui s'y trouve et qui est dorénavant disponible, le candidat choisi par la maire après un appel à projets, ayant jeté l'éponge.
Mais un an et demi plus tard, force est de constater que les habitués de l'Âge d'Or sont toujours orphelins. Point de foyer !
Leurs voisins bayonnais sont eux chouchoutés par une municipalité qui a su pérenniser une tradition d'encadrement du troisième âge pour tordre le cou aux méfaits de l'isolement et de la solitude. Cela fonctionne parfaitement bien. Pourquoi à Biarritz sommes-nous moins capables, moins humains, moins dignes qu'à Bayonne ? Est-ce une fatalité ? Nous vous invitons à consulter le lien de la municipalité de Monsieur Etchegaray qui vous édifiera :
https://www.bayonne.fr/.../generation-seniors-activites...
Consultez aussi le lien du foyer Jaureguiberry à Bayonne, pour les séniors :
https://www.bayonne.fr/.../un-foyer-de-vie-pour-les...
C'est à nous faire rougir de honte, nous, les Biarrots !
Nous sommes nombreux à avoir vu vivre nos vieux parents. Ce n'est manifestement pas le cas de la maire de Biarritz. Notre éloignement géographique, notre emploi du temps professionnel, notre manque de savoir-faire, nous ont fait bénir les personnes comme Colette Decelle et des structures comme les 3A.
Mais si leur rôle restera louable, sans doute est-ce le devoir et la responsabilité d'une municipalité de protéger ses aînés, en gardant toujours à l'esprit ce qui peut être fait de mieux pour eux.
Cela n'a peut-être rien de bling-bling, mais cela permet de marcher la tête haute et d'être capable de se regarder dans un miroir.