APRÈS AVOIR TRAVERSÉ L'ATLANTIQUE, LA MUNICIPALITÉ FAIT LA MANCHE
Notre ville chérie jouit d'un patrimoine historique et architectural qui fait son exception, en plus de pouvoir s’enorgueillir d'un site naturel exceptionnel.
Et «Sauvegarder Biarritz» est tout particulièrement attaché à la préservation de ces trésors.
La Chapelle Impériale, rachetée en 1981 par la ville pour le franc symbolique, fait partie des joyaux biarrots. Elle est un des rares sites biarrots classés «Monuments Historiques». Son architecture hispano-mauresque-byzantine n'est pas sans rappeler l'ancien Casino municipal ou les Thermes Salins évoqués dans notre publication du 5 avril dernier et aujourd'hui disparus.
Héritée de Napoléon III et Eugénie, cette dernière étant très pieuse, la chapelle est dédiée à Notre-Dame de Guadalupe, l'impératrice voulant rendre hommage à cette sainte-patronne qui a exaucé ses prières en lui donnant un fils.
La municipalité actuelle a vendu, après l'avoir déclassée, une bande de 33m² à des privés dont la maison se trouve sur le terrain alentour. Si cette décision a vivement été reprochée à la maire accusée d'agir en propriétaire alors qu'elle n'est que locataire à la mairie, soyons positifs, la vente de ce bout de terre a rapporté à la ville la somme de 30.000 euros.
Ceux qui ont eu l'opportunité de pénétrer dernièrement ce lieu de culte auront été frappés de constater la dégradation de l'intérieur du bâtiment et de son mobilier. D'autant qu'une réfection avait été effectuée mais avant que ne soit traitée la toiture. Ainsi, des dégâts des eaux dus aux intempéries ont sérieusement dégradé les somptueux décors peints, parmi lesquels figurent la symbolique impériale des abeilles et des aigles, les chiffres de Napoléon et Eugénie et du petit prince Louis.
Quant à l'état des bancs et prie-dieu, eux aussi méritent une restauration complète.
Cette triste situation n'est pas d'aujourd'hui puisqu'un état des lieux alarmant avait été communiqué à la ville dès fin 2021. Mais des témoins, indignés face à la persistance de ce laisser-aller, ont alerté sur l'urgence de sauver ce patrimoine avant qu'il ne soit trop tard.
La mairie de Biarritz, dès lors pressée par la nécessité d'agir au plus vite, lance une collecte de dons, via la Fondation du Patrimoine, pour financer une partie de cette restauration.
C'est à se demander où est passé le produit de la vente controversée évoquée plus haut ? Il aurait dû immédiatement être affecté aux travaux de la Chapelle Impériale.
Où sont passées les rentrées des ventes de la Villa Sion, de la Villa Fal, de l'Auberge de Jeunesse, du Cinéma Le Royal, des anciens locaux de la Police municipale rue Jaulerry cédés à un cabinet médical ?
Il est par ailleurs choquant de voir la municipalité faire la quête pour l'entretien du patrimoine biarrot, quand elle se paie le luxe de se transporter outre-Atlantique.
Quid des diligences du conseiller municipal de la majorité dont le rôle est «à l'Innovation, à l'Attractivité, au Mécénat culturel et au Patrimoine» ?
N'avait-on pas lu, dans le programme municipal de la maire, le projet de «développer un ambitieux plan de mécénat «Fondation Biarritz»» ?
N'avait-on pas lu, dans le programme municipal de la maire, son intention de «créer une fondation «Les amoureux de Biarritz» où les mécènes pourront verser des dons dévolus au patrimoine de la ville et à ses œuvres sociales» ?
À son goût les Biarrots ne paieraient pas suffisamment d'impôts locaux, ne seraient pas assez rackettés lorsqu'ils stationnent en ville, pour oser leur demander de mettre encore la main à la poche ? Nous avons le sentiment d'être rendus co-responsables de la santé de la chapelle impériale, alors qu'une mairie doit savoir assurer l'entretien, la restauration et la mise en sécurité de ses bâtiments historiques.
À n'en pas douter, d'autres dépenses auraient pu être évitées afin d'équilibrer le budget de la ville. Car l'on ne peut se montrer prodigue pour le superflu, et économe pour l'essentiel.
La maire n'a-t-elle pas entièrement refait son bureau alors que son prédécesseur l'avait rénové pour accueillir des chefs d'états lors du G7 ? Était-ce une priorité ?
L'intérieur de l'Office de Tourisme n'avait-il pas déjà fait l'objet d'une nouvelle décoration sous l’ère du précédent maire Michel Veunac ? Aussi, était-ce nécessaire de recommencer ?
La Ville a installé une fontaine, sur la place Saint-Charles, qui a coûté près de 48.000 euros, l'eau n'y étant même pas potable (voir notre publication du 16 mars) ; était-ce bien justifié ?
La liste pourrait être allongée... À moi compte de maux !