ABSENCE DE LA PELOTE AUX JEUX OLYMPIQUES : FALTA !
Ces dernières semaines ont été placées sous le sceau du Sport. Et ce n'est pas fini ! Bientôt les athlètes participant aux Paralympiques vont témoigner au monde de leur talent et de leur résilience.
Cet événement exceptionnel, qui place la France au centre du monde, offre aussi une dimension de découverte pour ceux qui ne connaissent pas, ou mal, certaines disciplines sportives. Pas moins de 43 sports représentés par 206 pays : imaginez le nombre de téléspectateurs !
Pour cette édition 2024, les Jeux Olympiques se sont adaptés aux goûts de notre époque et proposent des sports tels que le surf, le breakdance ou breaking, et l'escalade, ce qui permet d'engager un intérêt auprès d'un nouveau public.
Il est tout de même surprenant d'intégrer le breakdance, qui se pratique avec un support musical, et s'apparente davantage à une danse urbaine - comme son nom l'indique - qu'à un sport.
Comment alors comprendre que la pelote basque soit la grande oubliée de ces Jeux ?
Présente aux Jeux Olympiques de 1900 (Paris), de 1924 (Paris), de 1968 (Mexico) et de 1991 (Barcelone) : pourquoi la pelote a-t-elle, cette fois-ci, été méprisée par le comité olympique ?
Comment ce comité olympique peut-il mettre de côté un sport qui existe depuis le XVIIème siècle et qui prend sa source dans le Jeu de Paume qui, lui, remonte à l'Antiquité ?
Pourquoi reléguer tous ces pelotaris si talentueux sur le banc de simples spectateurs ?
Est-ce parce que la pelote est un sport traditionnel ?
L'on voit ici que la notion de «nouveauté», que l'on trouve dans les disciplines telles que l'escalade ou le basket-ball 3X3, supplante un sport tel que la pelote qui a pourtant été élevé au rang d'Art dans sa pratique.
Le même parallèle s'établit avec la pétanque - dont l'existence remonte au Moyen Âge - pratiquée dans toute la France et, on le sait moins, dans plus de cent pays. Ce sport, né chez nous, n'aura pas non plus eu l'honneur de figurer aux JO Paris 2024.
Ces Jeux Olympiques nous ont démontré sur bien des aspects, et de façon regrettable, que l'idéologie et la politique étaient bien présentes en filigrane et auront influencé certains choix incompréhensibles dont le Pays Basque aura eu à pâtir.
Tony Estanguet, président du COJO (Comité d'Organisation des Jeux Olympiques), Béarnais d'origine, ne peut ignorer la légitimité de la pelote basque à être intégrée au programme des sports représentés, et pourtant...
Tous les Biarrots connaissent la longue histoire que notre ville entretient avec ce sport basque et tant le Trinquet Saint-Martin que celui de Plaza-Berri et bien évidemment le Jai Alai - où le BAC (Biarritz Athletic Club) se bat depuis des décennies pour faire valoir ce sport noble - en sont les témoins.
Le Pays Basque s'est vu doublement pénalisé : après l'exclusion de la pelote, Teahupo'o lui a été préférée pour les compétitions de surf ! Pas de pelote, pas de surf, notre territoire est effacé de la carte.
À nouveau, la décentralisation ne s'opère pas de manière harmonieuse dans l'Hexagone et les retombées, tant promotionnelles qu'économiques, ne sont pas au rendez-vous.
Si la pelote basque avait retenu l'attention du COJO, Biarritz, Bayonne, sans oublier Saint-Jean-de-Luz ni l'intérieur du pays, auraient pu briller d'une manière authentique et différente de celle de l'image du Second Empire et du surf, apportant ainsi une valeur ajoutée à notre cité. Des décideurs ont statué autrement.
Que la Fédération Internationale de Pelote Basque (FIPV) grâce à son président Xavier Cazaubon, et la Fédération Française de Pelote Basque (FFPB) grâce à son homologue français Lilou Echeverria, soient ici remerciées pour leurs efforts auprès du COJO et plus largement pour le travail de transmission réalisé auprès de tous.
Vous comprendrez que cela nous mette les nerfs en pelote !